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La profession, du latin professio est le métier exercé par une personne. Soit une activité manuelle ou intellectuelle procurant un salaire, une rémunération, des revenus à celui qui l'exerce. Il constitue également un rôle social. 

 

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Minute du notaire 253

MA PREMIÈRE JOURNÉE DE NOTARIAT

Par Le 2020-01-03

MA PREMIÈRE JOURNÉE DE NOTARIAT

La première journée de travail dans un nouveau poste ne se passe pas toujours comme on voudrait que cela se passe et il arrive parfois que nous fassions des gaffes à force de vouloir tellement bien faire pour donner une bonne impression à notre nouvel employeur ainsi qu’à nos nouveaux collègues.

Dans un précédent article, je vous avais raconté ma première journée dans un restaurant, en tant que serveuse, en 1998.

Aujourd’hui, je vais vous conter ma première journée de notariat le 18 janvier 2001.

Au mois de décembre précédent, j’avais contacté une étude notariale, ayant entendu dire qu’on y recrutait pour un poste de standardiste. J’étais à l’époque secrétaire à mi-temps dans un centre de formation et mon contrat allait se terminer au 1er février de la même année.

Ce fut Maître B. en personne qui répondit à mon appel, pour m’informer que le poste était pourvu, ce dont je fus fort marrie. Avenant, ou disponible, qui sait, il engagea la conversation et me demanda, ce que je savais faire, ma situation familiale et mon âge !

Mon âge !

Le sujet qui fâchait car même si je n’avais que 41 ans depuis décembre, justement, je n’en pouvais plus de m’entendre dire que j’étais trop âgée pour tel ou tel poste.

Avant 30 ans, j’étais trop jeune, ensuite j’avais des enfants et maintenant j’étais trop vieille !

Être une femme n’était déjà pas facile dans une société restée très machiste, malgré l’évolution des mœurs mais le monde du travail était impitoyable envers les femmes qui devaient concilier en permanence vie familiale et vie professionnelle.

Mon cri du cœur l’a fait sourire, je m’en suis rendue compte au timbre de sa voix et nous avons continué la conversation de la manière la plus aimable qui soit mais j’étais très déçue de ne pas avoir obtenu ce poste.

Peut-être trois semaines plus tard, le téléphone sonna. Au bout du fil Maître B. lui-même qui me demandait si j’étais toujours disponible car sa secrétaire prenait sa retraite après 40 ans de bons et loyaux services et il avait pensé à moi. Il voulait savoir si j’étais toujours intéressée par l’idée de travailler au sein de son étude, avant de contacter l’agence pour l’emploi (ANPE), ce qui était le cas vu ma situation précaire.

Seule avec 3 petits et socialement au RMI, même si mon contrat emploi solidarité m’assurant un tout petit revenu, environ 2500 francs (environ 350 euros) ne me permettait pas de percevoir l’allocation concernée, j’étais socialement rmiste.

Rendez-vous m’est donné le lendemain qui était le 16 janvier, anniversaire d’un de mes fils et bêtement, j’y ai vu un heureux présage.

Je ne vais pas m’étendre sur l’entrevue avec Maître B. et son associé mais la fin fut heureuse puisqu’il me fut demandé de commencer deux jours plus tard soit le 18 janvier.

Pour respecter la chronologie de mon histoire, je précise que lorsqu’une personne travaillant en contrat emploi solidarité (CES), trouvait un emploi pouvant déboucher sur un contrat à durée indéterminée (CDI), elle était dispensée de terminer son contrat d’un an, ce qui était mon cas et de toute façon, il ne restait plus que deux semaines avant la fin dudit contrat.

Le 18 janvier arrive et j’avoue que j’étais dans mes petits souliers car j’appréhendais ce nouvel univers professionnel qui m’était complètement inconnu.

Maître B. et son associé Maitre G. m’ont chaleureusement accueillie avant de me confier à un « clerc » Rémy, en fait un notaire stagiaire et futur notaire mais j’allais découvrir au fil du temps l’organigramme de ce monde assez fermé au commun des mortels.

Presque 17 ans plus tard, je me rends compte que rien n’a vraiment changé et que le notariat est un monde plus ou moins mystérieux pour les gens en général.

Pour revenir à cette journée du 18 janvier, Rémy, me présenta à Irène, la standardiste récemment embauchée, Christine, la comptable, Josiane, secrétaire de Maître G, Michèle formaliste.

Il m’expliqua brièvement le déroulement d’un acte du moment où le client entre dans le bureau du notaire, pour ouvrir un dossier de vente, de succession ou de divorce pour généraliser globalement, jusqu’à sa finalité dans les mains de la formaliste chargée de vérifier l’acte, de le corriger avant de le déposer à la recette des impôts ou à la conservation des hypothèques (devenu le service de la publicité foncière en 2012) pour y être enregistré et recevoir une mention soit d’enregistrement, soit de publication. Il me précisa que l’acte original restant au sein de l’étude se nommait une minute et que celui-ci était classé.

Et voilà qu’arrive l’instant fatidique de ma fameuse bévue de première journée.

Rémy : Il est important de ne pas perdre les minutes de l’étude qui restent cent ans dans l’étude avant d’être envoyées aux archives départementales. Donc il vous faudra bien penser à les remettre à leur rang. Vous avez bien compris ?

Moi : Oui, j’ai compris l’importance de bien classer mais par contre qui est Laurent ? Nous n’avons pas encore été présentés !

Eh oui ! la bourde ! phonétiquement, je n’avais pas entendu « leur rang » mais « Laurent ».

Lorsque j’ai vu Rémy (grand amateur de sketchs humoristiques par ailleurs) éclater de rire, j’ai compris que j’avais magistralement gaffé et il a fallu qu’il m’explique pour que je réalise mon incroyable gaffe.

La journée commençait bien !

L’histoire a fait le tour de l’étude, une sorte de bizutage involontaire en quelque sorte et un souvenir qui me fait toujours sourire, presque 17 ans plus tard et une carrière dans le notariat où je suis passée pratiquement par toutes les étapes de la profession avant de finir formaliste dans une autre étude.

Merci de votre lecture à toutes et tous.

Récit écrit le 16 septembre 2017 et enregistré le même jour sous copyright N°00060780 avant diffusion publique sur internet

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AU MENU HUMOUR A POINT

Par Le 2020-01-03

AU MENU HUMOUR A POINT

Histoire vraie que j’ai souvent raconté de manière anecdotique.

En 1998, j’étais seule depuis 6 ans avec 3 enfants à charge et sans revenu donc pour survivre, il me fallait alterner entre ma remise à niveau au centre de formation du GRETA et des petits boulots toujours bons à prendre quand on n’a pas d’autres ressources pour vivre.

Par le biais du bouche à oreille, j’avais entendu dire qu’un petit restaurant recherchait une serveuse de 11 à 15 heures environ du lundi au vendredi pour servir les repas des ouvriers et employés, travaillant dans le secteur.

Pour moi c’était une solution idéale car les enfants mangeaient à la cantine et je n’avais pas à payer des frais de garderie.

Je me présente et je suis donc retenue. J’avais déjà travaillé dans ce domaine 20 ans plus tôt, et de toute façon, j’ai toujours eu beaucoup de facilités à intégrer un nouvel environnement professionnel et pour m’adapter à tout nouveau travail en très peu de temps.

Me voilà donc servant avec diligence tous les clients affamés lorsqu’un jeune homme derrière le comptoir se met à me faire passer les assiettes préparées en fonction des différentes tables.

Souriante, je lui demande :

« Vous êtes serveur ici ? »

Il me sourit et répond :

« Non pas vraiment, j’ai une entreprise de pompes funèbres ».

Un ange passe !

Et puis, mon côté espiègle reprend le dessus et je lui rétorque :

« Si je comprends bien, quand vous ne mettez pas les corps dans les bières, vous mettez les bières dans les corps ».

Eclat de rire général !

Le service reprend avec entrain.

Voilà comment d’une pirouette linguistique, je me suis sortie d’une situation délicate en m’intégrant joyeusement au sein de toute l’équipe.

BON APPETIT !

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​CONFESSION OU AVEU PEU IMPORTE

Par Le 2020-01-03

Le 5 décembre 2014

Pour les mots dans le groupe ECRITURE :

Animal, redressement, courtisan, individu, citron, intensité, anticipation, formalité, khat, raccourci, intervalle, (parallèle ?), obsession.

CONFESSION OU AVEU PEU IMPORTE

Poétesse à mes heures, je suis formaliste ou clerc aux formalités de profession.

La personne exerçant cet emploi est chargée de collationner l’acte authentique ou minute et d’établir une copie authentique ainsi qu’une copie hypothécaire conformes et certifiées par le sceau du notaire  au service de la publicité foncière (SPF, anciennement conservation des hypothèques) pour les biens immobiliers et au service du Pôle enregistrement (SIE) pour les meubles (argent principalement). Au retour de ces services, la copie authentique portant les mentions de publication ou d’enregistrement sera envoyée au client, car c’est son titre de propriété (vente, donation, attestation immobilière, liquidation de communauté avec attribution du bien à l’un des époux etc etc).Il (ou elle) doit rédiger les bordereaux de prêts (avec privilèges de prêteur de deniers ou hypothèque) qui seront aussi publiés au service de la publicité foncière et établir des copies exécutoires qui seront adressées aux banques afin de leur permettre de  faire recouvrir les créances impayées par voie d’huissier. Quand les biens sont revendus et les prêts remboursés, il faut établir une mainlevée de l’hypothèque, et c’est un acte qui est aussi publié au service de la publicité foncière pour information des tiers.

Le (ou la) formaliste est un individu normal qui essaie de faire son travail du mieux qu’il peut en évitant de se faire presser comme un citron par certains employeurs qui auraient tendance à transformer les journées de travail en 10 ou 12 heures quotidiennes au lieu des 8 heures habituelles pour les études à 39 heures hebdomadaires ou 7 heures pour les études à 35 heures hebdomadaires.

Bien sûr, exercer cette profession exige de la rigueur et la confiance de mes patrons m’honore, pourtant, jamais je ne m’abaisse à l’obséquiosité du courtisan qui demeure un animal bizarre à mes yeux.

J’avoue que certains mois demandent une telle intensité professionnelle que la fatigue prend le dessus et submerge tout discernement. A défaut de khat, je me dope au café.

Le but du jeu est surtout de ne pas déposer des actes hors délai ce qui entraînerait des pénalités et un redressement comptable de la part du service des finances, avec un coût important pour la comptabilité de l’étude. Il faut donc faire preuve d’anticipation en formalisant les actes le plus tôt possible pour les déposer tout aussi rapidement auprès des services concernés.

A intervalles réguliers, le stress s’invite car souvent les actes ne sont pas remis à temps par les clercs rédacteurs ou parce que l’acte, ayant fait l’objet d’un rejet ou d’un refus, doit être régularisé dans le délai d’un mois et que certains clercs (toujours les mêmes d’ailleurs) remettent tout à la dernière minute, déclenchant l’anxiété du (ou de la) formaliste qui subit les réprimandes de l’employeur.

Pour prendre un raccourci, c’est une profession qui exige rigueur et autonomie pour l’exercer méthodiquement. Certains qualifient le (ou la) formaliste de « shérif de l’étude » mais c’est un shérif mal payé (la convention collective permet un statut assez honorable mais les patrons en général dérogent à cela en trouvant toujours un prétexte pour sous-payer la personne qui a ce poste et cela se vérifie dans une majorité d’études). Pour simplifier le (ou la) formaliste avec un salaire nettement inférieur à ses collègues, doit vérifier et anticiper les erreurs dans les actes avant leur publication dans les différents services de publicité foncière.

De plus, dans mon cas (et je pense que cela doit se passer ailleurs sans doute), il y a une surcharge de travail qu’il m’est impossible de faire à moins de travailler 20 heures par jour, sachant que les heures supplémentaires ne sont jamais payées ni récupérées. Pendant deux ou trois ans, j’ai travaillé 10 à 12 heures par jour sans aucune récompense (ni paiement des heures supplémentaires, ni augmentation de salaire) et j’y ai laissé ma santé ! Donc maintenant, c’est terminé, je fais mes heures et basta ! .

Ma seule obsession est d’arriver à la retraite …encore 7 ans à me demander si je tiendrai le coup ! 7 ans à supporter la pression permanente, les jalousies internes, les sourires hypocrites et les médisances sous le manteau, le mépris sous jacent des mégas diplômés.

Heureusement que j’ai une vie en parallèle avec mon mari et nos animaux, mon chien si affectueux, nos chats un peu sauvages mais si câlins à la fois, nos brebis gourmandes, nos poules caquetant leur bonheur d’explorer le jardin de leurs becs gloutons.

Voilà je viens de réussir le gage de placer 13 mots dans un texte, tout en vous dévoilant un petit peu du quotidien professionnel de Sherry-Yanne poétesse, et de celui des formalistes en général.

Bonne lecture à tous et à bientôt j’espère.

Prenez soin de vous !

Amitié

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