MARYAM PAGES 29 à 50 (incluses)

MARYAM PAGES 29 à 50 (incluses)

MARYAM PAGES 29 à 50 (incluses)

Le troisième jour de route, Les premiers disciples et Jésus font étape à Cana (3) car une noce a lieu, où sont conviés Jésus et sa mère Marie. Le vin venant à manquer, Marie fait appel à Jésus pour trouver une solution, mais celui-ci n’est pas très conciliant et rabroue sa mère, car son heure n’est pas encore venue. Marie ne se laisse pas impressionner et ordonne aux serviteurs d’obéir aux directives de son fils. Jésus leur dit de prendre les vaisseaux de pierre (récipients servant à la purification des juifs, pouvant recevoir chacun deux ou trois mesures) et de les remplir d’eau jusqu’en haut. Ensuite il les charge de puiser dans ce contenu liquide et de l’apporter au maître d’hôtel. Celui-ci n’étant pas au courant de la rupture de vin, goûte le breuvage, et croit que le marié a réservé son meilleur vin pour la fin et le félicite pour cette sage décision.

(Jean chapitre 1, extrait des versets 44 à 52 et chapitre 2, extrait des versets 1 à 11).

3) Il est difficile de savoir où est véritablement cette ville de Cana car elle pourrait se situer en Galilée, en Judée mais aussi être une petite localité se trouvant à environ 29 kilomètres de Tyr (actuellement Liban du Sud). Ce village est traditionnellement considéré comme le site correct par de nombreux chrétiens. Cet évangile aurait été écrit pour un public païen, car la description dans le passage sur le mariage à Cana de « six jarres d’eau en pierre pour les rites juifs de purification », ne reflète pas une bonne connaissance des habitudes de lavage rituel chez les Juifs à l’époque.

C’est le premier miracle de Jésus mais son cheminement vers sa destinée lui en fera faire plein d’autres, tout au long de ses différente étapes.

Maryam est ébahie par ce prodige. Elle n’a pas emporté grand-chose avec elle, mais elle ne se pose pas de question. Demain sera un autre jour et celui-ci s’illumine déjà dans l’amour divin qu’elle ressent pour cet envoyé de Dieu.

Continuant son chemin, Jésus parcourt la Galilée, prêchant l’avènement du royaume de Dieu, tout en guérissant les malades et les tourmentés par des démons ravageurs. Sa renommée s’étend par-delà les frontières du territoire juif, allant jusqu’en Syrie. En effet, les habitants des nombreux petits royaumes qui se sont développés en Syrie descendent de peuplades sémites venues, depuis les premiers temps, du sud de la péninsule arabique, et sont connus sous le nom d’Amorrites, de Cananéens, de Phéniciens, d’Araméens, de Ghassanides et de Nabatéens.

Au fur et à mesure du périple de Jésus entre la Galilée et la Judée, la foule devient plus dense, grossissant de jour en jour car il est l’oint du Seigneur et en lui, ils mettent toute leur espérance.

(Mathieu chapitre 4, extrait des versets 17 à 25, Marc chapitre 1 extrait des versets 14 à 20).

Israel au temps de jesus2 Cartographie d’Israël au temps de Jésus (illustration Dorothée Jost @mame Tardy 2010).

Maryam est subjuguée par l’aura du galiléen. Elle boit littéralement ses mots, ses paraboles. Aucun autre homme en ce monde ne possède les vertus dont il semble être paré, ni l’amour qui rejaillit de lui et inonde tous ceux qui l’entoure.

Comment ne pas être sensible à ces mots porteurs d’espoir, un espoir qui n’habite plus personne, surtout chez les plus pauvres, les plus fragiles, les plus démunis ?

Perdue dans ses pensées, elle entend les mots résonner dans sa tête, percutant son cœur au passage.

- « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les Cieux. Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes. Je ne suis pas venu pour abolir mais pour accomplir. Car je vous dis que si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.»

(Mathieu chapitre 5 extrait des versets 13 à 20).

La voix du rabbi continue de se faire entendre au milieu de la foule attentive et silencieuse.

- « Il a été dit aux anciens de ne pas tuer et que quiconque tuerait, serait passible du jugement, mais moi je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement donc réconcilie-toi avec ton frère. Vous savez qu'il est dit de ne pas commettre d’adultère, mais quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis l’adultère dans son cœur. Si un de tes membres est pour toi une occasion de chuter, arrache-le et jette-le loin de toi car il vaut mieux perdre un membre que de perdre tout ton corps dans la géhenne. Il vous a été dit  œil pour œil, et dent pour dent, mais moi je vous dis que si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre, et à celui qui veut plaider contre toi et t'ôter ta tunique, laisse-lui encore le manteau. Donne à qui te demande, et ne te détourne pas de qui veut emprunter de toi. Il vous a été dit d’aimer votre prochain et de haïr votre ennemi mais moi, je vous dis d’aimer vos ennemis, de bénir ceux qui vous maudissent, de faire du bien à ceux qui vous haïssent, de prier pour ceux qui vous font du tort et vous persécutent, en sorte que vous soyez les fils de votre Père qui est dans les cieux car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes. Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. »

(Mathieu chapitre 5 extrait des versets 21 à 45).

Maryam rabat son voile sur ses cheveux et couvre aussi son visage. Elle devient songeuse mais tout son être ressent une sorte d’apaisement. Enfin, enfin, il est arrivé celui qui était promis depuis la nuit des temps, celui qui serait la voix des sans voix, la voix des opprimés, des malheureux, des humbles, des pauvres. Ce Jésus qui est là devant elle, ce nouveau prophète ne peut être que le Messie, elle en est certaine et elle sait que désormais, sa vie ne lui appartient plus. Elle se prosterne sur le sol et promet à l’Éternel, qu’elle suivra les traces de son envoyé, qu’elle marchera dans ses pas et qu’elle consacrera le reste de son existence, à transmettre son enseignement. Elle sait que cela arrivera un jour, même si elle ne sait pas encore quand et comment.

Lorsque Jésus a fini d’enseigner, il redescend du lieu où il s’était installé pour parler à son auditoire de plus en plus nombreux. Maryam est perdue dans cette foule qui se met à suivre le prophète. A ce moment un lépreux s’approche et se prosterne devant lui, en disant :

- « Seigneur si tu le veux, tu peux me rendre sain ».

Jésus, rempli de compassion, étend sa main et le touche en disant :

- « Sois de nouveau sain, je le veux ».

En même temps qu’il prononce ces mots, la lèpre quitte tout le corps du malade, comme par magie mais ce n’est pas de la magie, c’est ce qu’on appelle un miracle et celui-ci n’est qu’un parmi tous les miracles accomplis par le Saint Homme.

(Mathieu chapitre 8, extrait des versets 2 à 4, Marc chapitre 1 extrait des versets 40 à 45, Luc chapitre 5, extrait des versets 12 à 16).

La nouvelle de cette guérison miraculeuse se répand comme une traînée de poudre jusqu’aux confins des villes et villages avoisinants.

Jésus décide de faire une halte à Capharnaüm (aussi appelée Capernaüm) avant de continuer son périple évangélisateur. Capharnaüm est un village de pêcheurs de la province de Galilée, sur la rive nord-ouest du lac de Tibériade (au nord de ce qui est de nos jours l’État d’Israël).

Lorsque Jésus arrive en ce lieu, pour se reposer avec ses disciples, un centurion vient à sa rencontre et le supplie :

- « Rabbi, mon serviteur est couché à la maison, tourmenté car il est atteint de paralysie ».

- « Je vais aller chez toi et je le guérirai ».

A ces mots , le centurion, lui répond :

- « Je ne suis pas digne de te recevoir dans ma maison, mais dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri car tu as autorité sur toute chose. Je suis moi aussi soumis à la hiérarchie et quand je dis à mes soldats ou à mes serviteurs, de faire ceci ou de faire cela, ils le font ».

Jésus est étonné par les mots du centurion et par sa foi en une puissance supérieure, et il se tourne vers ses disciples et la foule.

- « En vérité, je vous le dis, je n’ai pas trouvé même en Israël, une si grande foi » puis il se tourne vers cet homme et le rassure « va et qu’il te soit fait comme tu as cru ».

En rentrant chez lui, le soldat romain trouve effectivement son serviteur guéri.

(Mathieu, chapitre 8 extrait des versets 5 à 13 Luc chapitre 7 extrait des versets 1 à 10).

Le jour suivant, Jésus passe par la ville de Naïn ou Naïm. C’est un village de Galilée, au sud de Nazareth. Il voit que l’on porte dehors un mort, le fils unique d’une pauvre veuve, qui suit la dépouille de son enfant, accompagnée d’une foule de voisins et amis. Jésus en voyant sa tristesse est ému et rempli de compassion pour son sort. Il s’approche de la bière, touche le linceul du défunt et lui dit de se lever, ce que celui-ci fait instantanément. Les témoins de cette scène spectaculaire sont saisis de crainte et ils glorifient Dieu, pour avoir envoyé un prophète capable d’un tel prodige. Le bruit de cet évènement incroyable se répand très vite dans toute la région.

(Luc chapitre 7, extrait des versets 11 à 17).

Maryam observe tous ces évènements, de plus en plus confortée dans son for intérieur, qu’elle suit les traces du Messie promis à la nation d’Israël et au peuple juif, par Yahvé aux différents messagers envoyés sur terre autrefois, et notamment au prophète Isaïe qui en fait mention dans plusieurs chapitres et versets. (Le Livre du Prophète Esaïe).

Comme Jésus semble fatigué, Simon-Pierre lui propose de venir se reposer dans la demeure de sa belle-mère. Malheureusement la pauvre femme est alitée, victime d’une mauvaise fièvre. Jésus s’approche d’elle, et lui touche la main. Instantanément la fièvre la quitte, elle peut se lever et recevoir son invité dignement.

(Mathieu, chapitre 8, extrait des versets 14 à 15, Marc chapitre 1 extrait des versets 29 à 32, Luc chapitre 4 extrait des versets 38 à 39).

Ci-dessous plan de la ville de Capharnaüm avec la maison de la belle-mère de Simon-Pierre et d’André).

Plan de la maison de pierre a capharnaum

Entre-temps, Maryam, rassemblée avec les autres femmes, est partie se reposer dans une vaste pièce commune, une sorte d’auberge pour les pauvres, une étable ou une grange avec de la paille, où s’entassent les hommes d’un côté et les femmes de l’autre. Tout ce petit monde ne quitte plus le prophète depuis des jours et des jours.

Dans cette foule, se trouve également une cohorte de paralytiques, ou de personnes atteintes de troubles psychiques, victimes de personnages démoniaques.

Munis de leur foi dans les dons de ce saint homme et d’un immense espoir, certains n’ont pas hésité à déranger le rabbi pour qu’il les touche et les guérisse. Rempli d’amour pour eux, Jésus, prononce quelques mots et soigne tous ceux qui le lui demandent. De même il chasse les démons qui torturent les esprits de pauvres êtres, terrorisés.

(Mathieu chapitre 8, extrait des versets 16 à 17, Marc chapitre 1, extrait des versets 32 à 34, Luc chapitre 4, extrait des versets 40 à 41).

Comme la foule grossit à vue d’œil autour de lui, Jésus a envie de s’éloigner un peu pour reprendre des forces et souhaite passer sur l’autre rive de la mer, car il ne sait plus où reposer sa tête. Il monte dans une nacelle, un petit bateau à rames, sans voile ni mât, qui ressemble étrangement à une barque. Ses disciples le suivent. Malheureusement, une grande tourmente s’élève , qui ne le réveille pas mais ses disciples apeurés, ont peur de mourir. Jésus réagit enfin, calmant les vents et la mer instantanément, ce qui étonne les témoins de cette scène, de constater que les éléments de la nature obéissent à cet homme.

(Mathieu chapitre 8 extrait des versets 18 à 27, Luc chapitre 5, extrait des versets 1 à 11).

La mer de Galilée, aussi appelée lac de Tibériade, lac de Kinneret ou encore lac de Génézareth est un lac d'eau douce d'une superficie de 160 km2 situé au nord-est d'Israël entre le plateau du Golan et la Galilée. Situé à plus de 200 m au-dessous du niveau de la mer, il est traversé par le fleuve Jourdain. Riche en poissons, il est réputé pour ses tempêtes violentes à cause des différences de température avec les hauteurs environnantes. Ce lac est appelé « le lac de Tibériade à cause de sa proximité avec la ville de Tibériade. On y trouve aussi « lac de Guinossar », du nom de la vallée qui est proche. Ce nom a été transmis dans les langues européennes sous la forme Génésareth. Selon le Talmud, le nom du lac lui vient du fait que « ses fruits sont doux comme le son de la lyre ». Sur la rive ouest du lac est construite la ville éponyme de Tibériade. Capitale de la Galilée, elle fut fondée par Hérode Antipas en l'honneur de l'empereur romain Tibère.

Maryam n’avait pas hésité à traverser, assise au fond de la barque d’un pêcheur pour ne pas perdre de vue son guide, sa lumière, son espoir. Elle savait qu’un jour, elle témoignerait de la puissance divine qui se manifestait à travers les actes de cet homme béni des cieux.

Sur l’autre rive, dans le pays des Gergéséniens, Maryam, entourée d’autres femmes dévouées au rabbi, suit Jésus qui avance devant. Soudain, elle voit un homme nu, émergeant des sépulcres, venant à la rencontre du maître. Son attitude est violente car il est possédé par plusieurs démons qui se sont emparés de son corps et de son esprit. Ces démoniaques interdisent l’accès par ce chemin, à toute personne. Ils narguent Jésus.

- « Qu’y a-t-il entre nous et toi Jésus, fils de Dieu ? Notre nom est Légion car nous sommes plusieurs. Es-tu venu pour nous tourmenter ? Si tu nous chasses, permets nous de nous en aller dans le troupeau de pourceaux, que tu vois un peu plus loin.

Jésus leur dit « allez » et les démons partent se réfugier dans les corps des porcs mais dès que ceux-ci ressentent qu’ils sont hantés par ces mauvaises entités, ils se ruent dans les eaux pour s’y noyer.

L’homme libéré, que tout le monde connaissait sous le nom de « Légion », est assis, ayant retrouvé son bon sens, et recouvert sa nudité d’un vêtement. Il ne sait pas comment montrer sa gratitude à Jésus et voudrait bien le suivre mais celui-ci ne le lui permet pas et lui demande de rentrer chez lui, pour témoigner de ce que le Seigneur avait fait pour lui.

Malheureusement, lorsque les habitants de la ville apprennent ce qui s’est passé, ils prient le galiléen de quitter son territoire avec tous ceux fidèles à sa parole.

(Mathieu, chapitre 8 extrait des versets 28 à 34, Marc chapitre 5, extrait des versets 1 à 20, Luc chapitre 8 extrait des versets 26 à 38).

Le pays des gergéséniens est une référence à la ville de Gergésa au bord du lac de Tibériade. Cette contrée est habitée par des non-juifs, donc des païens puisqu’il est impensable que dans le territoire juif, y soient élevés des porcs. Gergésa est sur la rive du lac, le troupeau de porcs est dans la montagne aux environs.

Remontant dans la nacelle, il traverse de nouveau la rive et choisit de retourner dans sa ville de Nazareth ou vit toujours sa mère Marie, qu’il n’a pas revu depuis plusieurs mois, depuis qu’il a entrepris d’obéir au Créateur et de partir sur les routes, pour appeler les hommes à se repentir de leurs péchés.

Nazareth est une petite ville, sans doute un village au nord d’Israël, en Galilée. L’étymologie du lieu pourrait tirer son origine de l’hébreux ou de l’araméen, langage couramment utilisé en Galilée et notamment par Jésus lui-même.

Lorsqu’il arrive dans la cité de son enfance, beaucoup de personnes ayant entendu parler de ses prodiges miraculeux, viennent à lui. Tout d’un coup, on lui apporte un paralytique couché sur un lit. En voyant leur foi, Jésus touche le malade en lui disant :

- « Aie courage mon enfant, tes péchés te sont pardonnés ».

En entendant cela, des scribes se disent que ces propos relèvent du blasphème, mais Jésus pouvant lire leurs pensées, anticipe leur réaction de colère en demandant :

- « Qu’est ce qui est le plus difficile à dire « tes péchés te sont pardonnés », ou « lève-toi et marche » ?

Maryam ne quitte pas la scène des yeux. Elle voit Jésus se tourner vers l’individu paralysé et lui dire :

- « Lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison ».

L’homme se lève, prend son lit et rentre chez lui.

La foule est saisie de crainte en voyant cela mais beaucoup remercient Yahvé pour avoir donné ce pouvoir à Jésus. Malheureusement comme nul n’est prophète en son pays, les scribes et les prêtres juifs ne l’entendent pas de cette oreille et le sort de Jésus est déjà scellé dans leur esprit. Seule la mort peut punir de tels actes contraires à la loi judaïque.

(Mathieu chapitre 9, extrait des versets 1 à 8, Marc chapitre 2, extrait des versets 3 à 12, Luc chapitre 4 extrait des versets 18 à 26, Jean chapitre 5, extrait des versets 5 à 9).

Maryam a mal pour lui. Comment peut-on chasser un tel homme, imprégné de l’esprit saint de l’Éternel ? Elle ne comprend pas le comportement de ces gens et elle souffre déjà pour son mentor.

Elle s’empresse de le suivre pour ne pas perdre sa trace.

Jésus continue son chemin, et comme il passe devant le bureau des recettes (impôts), il voit le receveur qui se nomme Lévi, le fils d’Alphée qui sera connu plus tard sous le nom de Mathieu (Cet Alphée est-il aussi le père de Jacques d’Alphée ? ce qui ferait de Levi-Mathieu, le frère dudit Jacques) et lui demande de le suivre puis il se rend ensuite dans la maison de ses parents pour se restaurer.

Le voyant à table, des publicains et des pêcheurs se joignent à lui, pour partager ce temps de repas avec lui, mais les pharisiens l’ayant vu, sont indignés et apostrophent ses disciples, en leur demandant pourquoi leur maître ose manger avec ces gens-là.

Jésus, en entendant ces propos méprisants, ne peut s’empêcher de leur répondre.

-« Ceux qui sont en bonne santé n’ont pas besoin de médecin, contrairement à ceux qui se portent mal. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pêcheurs car je veux la miséricorde et non le sacrifice ».

Des Disciples de Jean le Baptiste, qui observent eux-aussi la scène, ne peuvent s’empêcher de remarquer qu’eux et les pharisiens jeûnent souvent et qu’ils ne comprennent pas que les disciples de Jésus n’en fassent pas de même.

Avec patience Jésus leur explique sous forme de parabole, que les fils de la chambre nuptiale ne peuvent mener le deuil tant que l’époux est encore avec eux et en vie, mais que viendra le jour des larmes et du jeûne.

(Mathieu chapitre 9 extrait des versets 9 à 16, Marc chapitre 2 extrait des versets 14 à 21, Luc chapitre 5, extrait des versets 27 à 39).

En entendant ces mots, Maryam qui s’était approchée de la table de son guide, se met à pâlir. Elle a compris immédiatement ce que cela voulait dire. Le temps du rabbin Jésus sur terre était compté et il le savait, c’est pourquoi, il partait ainsi sur les routes de la Galilée et de la Judée pour annoncer à tous, que viendrait un jour, l’avènement du royaume de Dieu.

Elle est interrompue dans ses réflexions par l’arrivée d’un chef de la synagogue nommé Jaïrus, qui vient en direction de Jésus, en le saluant respectueusement.

- « Rabbi, ma fille de douze ans, est en train de mourir mais viens chez moi et pose ta main sur elle, et elle vivra ».

A ce mots Jésus se lève et suit le père malheureux, jusqu’à son domicile, accompagné de ses disciples, curieux de voir jusqu’où les prodiges de leur mentor pouvaient aller. A ce moment-là, une femme se faufile subrepticement vers Jésus pour toucher le bord de son vêtement, persuadée qu’en touchant à peine sa tunique, elle sera guérie de cette perte de sang qui la faisait souffrir depuis douze ans. Jésus se sentant effleuré, se retourne vers cette dame, en lui disant :

- « Va en paix, ma fille, ta foi t’a guérie ».

Et la femme est guérie immédiatement.

Entre-temps, Jésus est arrivé à la maison du père éploré, et voyant les joueurs de flûte et la foule se lamenter en faisant grand bruit, car la fillette est morte entretemps, il leur dit de sortir de la maison.

- « Retirez-vous car la jeune fille n’est pas morte mais elle dort. ».

Tout le monde se met à se moquer de lui mais il leur ordonne de sortir, puis quand il se retrouve seul avec la défunte, il lui prend la main et lui demande de se lever, ce qu’elle fait instantanément.

- « Talitha coumi » ce qui signifie « Jeune fille, lève-toi ».

Tous les témoins sont abasourdis par ce qu’ils viennent de voir, et la nouvelle se propage très vite dans toute la contrée.

(Mathieu chapitre 9, extrait des versets 18 à 26, Marc chapitre 5 extrait des versets 25 à 43, Luc chapitre 8, extrait des versets 40 à 56).

Maryam observe cette scène avec intérêt et son cœur est oppressé par cette vérité qui commence à lui exploser au visage. En vérité cet homme est bien l’envoyé de Dieu, le Messie tant promis et tous ses actes le prouvent. Une immense chaleur envahit son corps suivie d’une impression de paix intérieure et de sérénité. Elle sait qu’elle va continuer à le suivre, même si elle doit laisser sa propre vie dans cette magnifique aventure.

Jésus reprend la route suivi de ses disciples choisis par lui, pour être ses apôtres, ainsi qu’une cohorte d’hommes et de femmes, ayant fait le choix de suivre le prophète galiléen, afin de s’instruire auprès de lui, sur les desseins de l’Éternel, envers l’humanité. Maryam fait partie de la troupe, invisible au milieu de toutes ces femmes, enveloppées dans de longs voiles protecteurs, recouvrant leurs corps, leurs cheveux et parfois leurs visages.

Tout au long du parcours, il guérit des aveugles, des muets, des paralytiques, des personnes victimes de troubles psychiatriques ou de démons squatteurs de leurs corps.

Sa renommée s’étend aux confins des provinces, alors sous domination de l’empire romain, ce qui n’arrange pas les pontes du clergé judaïque, ni les pharisiens.

Les Romains ont conquis cette partie de la Palestine qui comprend de nombreux territoires, soixante ans avant la naissance de Jésus. La Palestine est délimitée par la mer Méditerranée à l'ouest, et par le désert à l'est du Jourdain et au sud par la péninsule du Sinaï. La zone n'est pas clairement définie. Elle est centrée sur les régions de la Galilée, de la Samarie et de la Judée. Ses limites sont au nord la Phénicie et le mont Liban et au sud la Philistie et l'Idumée. Charnière entre la vallée du Nil et la Mésopotamie, la région de la Palestine est habitée depuis des millénaires et a connu la présence et le brassage de nombreux peuples et la domination de nombreux empires notamment, les cananéens, les hébreux, les assyriens, les perses, les grecs, et les romains.

Israel au temps de jesus

(Cartographie d’Israël au temps de Jésus trouvée sur le sitescolaire.fr)

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(Pages 29 à 50 sur un ouvrage de 222 pages)

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Tous droits réservés Viviane B-Brosse alias Sherry-Yanne

L'ÉTRANGE RÊVE DE LUCILE 

ISBN 979-8-85478-762-8

Copyright 00067596-7

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Date de dernière mise à jour : 2024-05-23

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