ÉVÈNEMENTS INSOLITES DANS UNE VIE BANALE

sherryyannepoetesse Par Le 2025-11-07 à 19:15 0

Dans REFLEXIONS SUR LA VIE

ÉVÈNEMENTS INSOLITES DANS UNE VIE BANALE

Ce récapitulatif de souvenirs est venu dans la nuit suite à une discussion sur les petits trucs exceptionnels qu'on peut vivre dans une vie. Beaucoup ont fait des voyages fabuleux et en comparaison, moi ayant peu voyagé, je me suis mis à cogiter sur ces fractions de vie ou je me suis trouvé dans une situation que l'on peut qualifier d'exceptionnelle puisque totalement en opposition avec la banalité de mon existence, comme beaucoup de personnes, je suppose.

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SOUVENIRS FUGACES MAIS BIEN RÉELS

Bientôt 66 ans et en dehors du fait d'avoir été ou d'être épouse et/ou mère, j'ai l'impression de ne rien avoir fait d'intéressant.

Je n'ai presque jamais voyagé en dehors d'un ou deux brefs voyages à Milan en Italie, et d'un séjour à Marrakech en 1985, gagné avec la vente de présentoirs de stylos Ball Penten (papeterie Dumas).

Et puis je repense à ces petits détails qui mettent du piment dans la vie, des trucs tout bêtes, des instants figés dans l'espace-temps.

 

En mai 1978, je suis allée à Mériel en région parisienne, assister au meeting national de "lutte ouvrière" avec Arlette Laguiller.  Nous étions plusieurs dont mes cousines.

Le chanteur invité était Renaud Séchan, auteur et chanteur de "laisse béton".

Comme je voulais acheter et faire dédicacer un 33 tours, je suis allée vers  l'endroit des dédicaces.

Renaud arrivait.

Au passage il m'a bousculé et marché sur les pieds, puis s'excusant j'ai eu la chance de me voir dédicacer mon disque avant tout le monde.

Histoire de se faire pardonner ?

Cela m'a amusé de le croire et n'est-ce pas ce qui importe en fin de compte.

 

Souvenir fugace mais bien réel !

 

En février 1987, j'étais invitée (depuis plusieurs mois) à l'hôtel de Ville de Lyon, aux Terreaux, avec le cercle "Histoire et vérité", en l'honneur du millénaire capétien, réunissant Francisque Collomb maire de Lyon, Michel Noir, maire du 4eme arrondissement (La Croix Rousse) et d'autres "huiles lyonnaises".

La "Guest star" était Alphonse de Bourbon, prétendant monarchiste légitimiste, cousin germain de Juan Carlos de Bourbon, roi d'Espagne.

Nous avons été présentés et lorsqu'il a su que j'avais perdu mon enfant neuf jours plus tôt,  il m'a fait part de sa compassion, car lui-même avait perdu son fils de 14 ans, trois ans plus tôt.

Son empathie bien réelle m'a touchée et pendant ce bref instant du partage d'une douleur parentale, j'ai oublié que lui était le descendant de Louis XIV par la filiation espagnole directe depuis Philipe, fils dudit roi, parti de France pour régner sur l'Espagne, et que moi, je n'étais que la descendante de laboureurs, loin des fastes de la cour de Versailles.

 

Souvenir fugace mais bien réel !

 

Autre rencontre intéressante en 1998 ! Je l'avais oublié.

 

Un ami entrepreneur avait été invité au palais du Luxembourg à Paris, (là où se réunit le sénat, il me semble) dans le cadre d'un "truc" concernant l'entreprenariat. Son séjour était pris en charge pour deux personnes. Connaissant ma situation précaire, et le fait que je n'avais pas les moyens de m'offrir des moments de rêve, il m'avait proposé de l'accompagner. Un comportement de vrai gentleman n'exigeant aucune faveur en échange, ce dont je lui sais gré 27 ans plus tard.

Lors de la réception officielle, mes yeux ont été éblouis par la magnificence des lieux. Je ne me souviens pas du nom de l'homme politique, pourtant connu à l'époque, qui a fait un discours, avant de venir saluer individuellement les invités présents. Il me semble que c’était un Christian quelque chose, mais tant d’années plus tard, j’ai complètement oublié.

Ce fut une belle réception mais ce dont je me rappelle, ce fut la rencontre avec un homme relativement âgé,  (à mes yeux de presque quadragénaire), dans les 70 ans, je suppose, d'une élégance extrême avec son long manteau, avec qui nous avons bavardé un long moment. Il était le propriétaire d'une grande entreprise  en Savoie ou Haute Savoie, assez connu apparemment, vu la déférence que d'autres lui manifestaient, mais ce qui m'a le plus interpellée, c'est son histoire personnelle. Cet homme n’était ni mormon, ni musulman, mais il entretenait une relation avec trois femmes qui cohabitaient sous le même toit, son épouse légitime, et deux autres plus jeunes. Il les désignait d'ailleurs ainsi, la plus âgée, la moyenne, la plus jeune. Intriguée, je lui ai évidemment poser des questions sur le fonctionnement de cette forme de polygamie officieuse et des rapports entre ces dames. Il m'a répondu qu'il veillait à une parfaite équité entre elles, ne dormant pas avec elles, car ayant sa propre chambre.

Je retiens aussi l'image qui est passée devant mes yeux, lorsqu'il a évoqué ses promenades à cheval avec ses "épouses" comme il le disait lui-même, lui devant et elles trois suivant derrière, tous les quatre montés sur leurs chevaux. J'essayais d'imaginer la tête de ses concitoyens en les voyant passer.

Vu ma franchise habituelle, (qui s'est beaucoup modérée en vieillissant), je n'ai pu m'empêcher d'en faire la remarque. Il a souri et m'a répondu qu'en fait, les gens de son environnement géographique, connaissant son mode de vie, étaient habitués à les voir se promener régulièrement ainsi.

C'est d'ailleurs lors de ce séjour que je vis la Tour Eiffel pour la première et dernière fois, et que j'ai bu un chocolat chez Maxim's.

24 francs la tasse de chocolat alors que dans notre province, cela devait tourner dans les 10 francs maximum.

 

Autre chose m'avait marquée fortement !

 

Lorsque nous sommes allés voir le "Moulin Rouge", j'ai aperçu un bar "le bistrot du curé". J'ai trouvé que cette appellation dans un quartier qu'on pouvait penser plus sulfureux, était étonnant, voire insolite.

Nous sommes entrés boire un verre et curieuse, (jamais par commérage que je déteste, toujours dans la bienveillance), j'ai demandé au serveur pourquoi cette appellation donnée à un bar dans un quartier réputé pour son music-hall, voire plus, car si je ne m'abuse, c'était dans le quartier de Pigalle. Il nous a expliqué qu'ici, la porte était ouverte à tous, et qu'à l'étage, des chrétiens se relayaient 24 heures sur 24 heures pour prier pour ceux qui en avaient besoin, notamment pour les prostituées du secteur et toutes les personnes dans la détresse qui venaient leur confier tant leurs peines, que leurs demandes de prières.

Anecdotique mais c'est bien la raison pour laquelle, je me souviens de ce lieu.

 

Souvenir fugace mais bien réel !

 

En 2004, après un parcours du combattant assez épique pour trouver une école pour l'un de mes fils "différent", j'ai été contactée par l'émission de Jean-Luc Delarue pour accompagner le directeur de l'institut "La Rose des Vents" et témoigner des difficultés rencontrées pendant des années avant de pouvoir intégrer mon fils dans ce genre d'établissement. J'ai souvenir d'avoir été flattée de me dire que je pouvais porter mon combat au niveau national mais j'ai refusé car je n'avais personne pour garder mes enfants, mon mari travaillant de nuit, et puis je venais d'arriver dans une nouvelle étude notariale, ce qui aurait pu être mal perçu. J'ai préféré abandonner car j'étais aussi mentalement très épuisée.

 

Souvenir fugace mais bien réel !

 

Pour information, quelques mois plus tard, l'assistante sociale qui n'avait pu m'aider, m'a contactée pour que je lui indique mes propres démarches, ayant dans son bureau, une famille dont le fils avait un parcours similaire au mien, ce que j'ai fait sans amertume. La vie est une succession d’épreuves, et il faut gravir bien des montagnes pour non pas arriver au sommet, mais simplement trouver une solution. Les choses ont bien évolué en 20 ans, Dieu merci.

J'ai d'autres souvenirs, de ces moments exceptionnels dans une vie tellement banale, mais ils refont surface au compte-goutte et me font sourire ou grimacer.

Pendant la période, ou nous avons fait des sonos (mariages, anniversaires, conférences), nous avons aussi rencontré beaucoup de personnes, que notre environnement social ne nous aurait jamais permis de croiser.

 

Souvenir ! Souvenir !

 

Finalement chacun se console comme il peut !

Lorsque je suis triste de ne pas avoir voyagé aux quatre coins de la terre, je repense à ces petits moments, de si brefs instants, mais teintés d'une touche "d'exceptionnel" et cela me console un peu d'avoir une vie si banale le reste du temps.

On ne peut pas changer son destin et il faut l'accepter tout simplement.

 

Carpe Diem !

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Viviane Barnet-Brosse

4 septembre 2025

Texte enregistré sous copyright et publié sur mon site personnel "Les écrits de Sherry-Yanne" 

 

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