LETTRE D’ADIEU DE JULIEN À MAÏTÉ
Ma Chère Maïté
Ma très chère épouse, mes jours sont comptés.
J’écris mes adieux. Mes bourreaux vont m’exécuter.
Je suis fier de combattre pour la liberté,
De rendre sa noblesse à l’humanité.
Voulant défendre ma patrie ensanglantée,
Armé de mon seul courage, j’ai tout quitté.
De t’abandonner fut dur ! j’étais attristé.
J’aurais eu honte si je n’avais rien tenté.
Laisser faire l’ennemi serait lâcheté,
Même si la reddition a été votée.
Comment cautionner le choix de nos députés ?
Les voir renier nos valeurs, m’a fort dépité !
Au fronton des édifices, l’égalité
S’affiche aux côtés de la fraternité.
Les fanatiques, en niant la réalité,
Ont massacré l’idéal de la laïcité.
Pour nos enfants et pour toi, chère Maïté,
Pour que l’avenir ne soit obscurité,
Pour que règne la lumière dans les cités,
J’ai pris les armes contre la férocité.
Tu ne peux savoir les scènes d’atrocité
Que mes yeux ont vu. Je ne peux te raconter.
Je prie pour que le savoir dans l’adversité
Soit plus fort que le culte des divinités.
Je vais mourir en soldat, dans la dignité.
Ces monstres ont prévu de me décapiter.
La barbarie est la justice amputée
Du sens de l’honneur, et du droit à l’équité.
Embrasse nos enfants, ma chère Maïté.
Mon sang coule pour voir fleurir la liberté.
Je vous aime ! la mort vient me solliciter.
Mourir n’est jamais source de félicité !
Adieu !
Ton époux qui t’aime !
Julien
Tous droits réservés Sherry-Yanne 9 septembre 2016
Enregistré sous copyright N°00054250 avant diffusion sur internet
21ÈME SIÈCLE EN VERS
Publié aux Editions ANTYA
ISBN 978-2-37499-085-9
PHOTO INTERNET
L'abomination du terrorisme au nom d'une idéologie meurtrière, le non respect de la liberté de croyance et d'expression, le mépris de la laïcité, le pays des lumières sombrant dans l'obscurantisme de certains fanatismes religieux, le désarroi éprouvé pour l'avenir de mon pays et par conséquent pour celui de mes enfants, m'ont inspirée ce poème (texte d'anticipation, une sorte de science fiction en vers et en rimes) d'un soldat condamné à mort par la barbarie inhumaine.
En espérant que dans un proche avenir, il n'y ait pas de Julien, Jacob ou Mohamed écrivant ce genre de lettre à leurs épouses.
Mon texte se veut prémonitoire mais aussi incitant à la réflexion pour le vivre ensemble aujourd'hui et demain.
Merci de votre lecture!