ENFANTS PAUVRES DE FRANCE

ENFANTS PAUVRES DE FRANCE

ENFANTS PAUVRES DE FRANCE

 

On a changé de président : Voilà Mitterrand !

Après la droite, c’est la montée de la gauche.

On a changé de gouvernement : quel événement !

Mais les mêmes se remplissent toujours les poches.

A la radio, à la télévision,

On n’entend parler que de politique,

Mais quelles que soient ses opinions,

Chacun défend ses intérêts et son fric.

Quand verra t’on enfin l’égalité

Des lois et des salaires ? Plus d’iniquités !

Pourquoi des patrons et des ouvriers ?

Plus de classes sociales dans la société !

J’ai vu mon père se tuer au boulot,

Pour payer les vacances de son patron.

Je sais que ma mère ne fera pas de vieux os,

A son négrier, elle aura rapporté plein de pognon.

Si les vaillants patriotes de jadis

Qui ont fait la révolution pour leurs libertés

Voyaient ce qu’il en reste aujourd’hui,

Ils regretteraient leur combat pour l’égalité.

Pourquoi donc tant de sang versé,

Si leurs descendants se laissent exploiter ?

Ils ont tué leur roi pour réclamer leurs droits,

Pour rien : seuls en profiteront les bourgeois.

Il y a eu le Front Populaire avant guerre,

La semaine de travail réduite à quarante heures.

Le droit durement acquis pour tous les ouvriers

De profiter de vacances avec les congés payés.

Ensuite lui succéda le règne du fascisme,

La France dut se plier aux ordres du nazisme.

Les ouvriers furent condamnés aux travaux forcés

Et les traîtres vichystes vendirent leurs frères opprimés.

La France fut enfin libérée par les alliés,

Les français traumatisés essayèrent d’oublier,

Mais beaucoup de collaborateurs furent épargnés

Et se cachent depuis sous la façade de la respectabilité.

Les années passèrent et 1958 arriva enfin,

Qui vit de Gaulle accéder à la présidence.

Ce fut la guerre contre les colonies qui prit fin,

Lorsque l’Algérie proclama son indépendance.

Mais les seules victimes, ce furent les petites classes :

Tous ces gens qui ne demandaient que la paix,

Et qui furent contraints d’abandonner leur foyer

Pour aller tuer d’autres hommes au nom de la France.

Comme l’a si bien dit Monsieur Paul Valéry :

« La guerre est faite par des gens sans aucun lien,

Qui se tuent pour que d’autres qui se connaissent bien,

Mais qui ne se font aucun mal ; puissent en tirer profit ».

Puis un jour des jeunes ouvriers et des étudiants

Révoltés de toujours se laisser exploiter et brimer,

Dans une société injuste, sans avenir et sans moralité

Déclenchèrent le mois de mai 1968 : terrible printemps !

Alors se produisit le miracle que tous attendaient,

Les salaires dérisoires accordés jusqu’à cette heure

Firent un bond vers le haut pour tous les français,

Et chacun put enfin se procurer un certain confort.

Qu’il est loin, loin, ce mai de la révolte !

Et pourtant il n’y a que treize ans aujourd’hui.

Nous avons tous bu le vin jusqu’à la lie

Et nous attendons que revienne le mois de la récolte.

Après un règne de vingt trois ans sue la France,

Le capitalisme a perdu le combat contre le peuple.

L’avenir nous dira, si pour nous, enfants pauvres de France,

Ce nouveau régime sera bénéfique pour le petit peuple.

On a changé de président : Voilà Mitterrand !

Après la droite, c’est la montée de la gauche.

On a changé de gouvernement : quel événement !

Mais les mêmes se remplissent toujours les poches.

 

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Tous droits réservés 24 et 25 juin 1981

V.B-Brosse alias Sherry-Yanne (21 ans 1/2)

Copyright N°00054250

 

Recueil LE TEMPS PASSE AU FIL DE LA PLUME

ISBN 979-10-92367-92-8

Publié aux Editions Antya

Photo  trouvée sur internet

 

Enfant dans la rue1

Date de dernière mise à jour : 2022-02-28

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