LES VŒUX D’HUGO ET DE BERTRANDE
Hugo
A vos genoux, ma belle et douce Bertrande,
Je dépose mon bel amour en offrande.
Je suis conquis par l’éclat de vos yeux charmants
Et captif de votre sourire désarmant.
Il me fallait vous faire la confidence
De ce sentiment devenu évidence.
Cette flamme brûle sans fin au fond de mon cœur.
Pour vous ma Dame, il bat de toute son ardeur.
Je vais partir bientôt pour la Palestine.
Notre Sire Louis a mission divine,
Reprendre le tombeau du Seigneur mis en croix
Aux mahométans qui combattent la vraie foi.
Je ne sais quand je reviendrai en nos contrées.
La mort, au loin, peut-être, vais-je rencontrer ?
Ma mie, à votre beauté, je rends hommage.
De vous, j’aimerais emporter un doux gage.
Bertrande
Cher Hugo, de vous aimer, je fais promesse.
Je guetterai du matin au soir, sans cesse.
Je prierai pour que point, le sort, ne vous blesse,
Que vous effleurent mes pensées en caresses.
Je vous fais serment de vous être fidèle,
Et pour vous, de rester chaste demoiselle.
Tout prétendant auquel on voudra me donner
Sera chassé ! Père devra me pardonner !
Si vous ne me reveniez de Terre Sainte,
Je chanterai pour vous ma dernière complainte,
Et sans que quiconque ne m’y ait contrainte,
Dans un couvent, je me retirerai sans plainte.
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Hugo, fort de cet amour, partit sans effroi,
Embarquant à Aigues Mortes avec son roi.
Ils délivreraient les états latins d’Orient
Conquis par les mamelouks de Baïbars Sultan.
Baïbars souhaitait la destruction des Croisés.
A ses yeux, ils n’étaient qu’ennemis méprisés.
S’étant emparé d’Antioche et de Jaffa,
Contre les chrétiens, il mènerait le combat.
Mais Tunis, fut des francs, l’ultime destinée.
Le camp du roi, par les Sarrazins, encerclé,
Fut par la maladie et la faim, décimé.
Hugo près de son roi, mourut déshydraté.
Les restes du futur Saint Louis, rapatriés,
Reposent désormais pour la postérité.
Hugo, quant à lui, dort en terre lointaine,
Bien trop loin de sa bien-aimée châtelaine.
Bertrande attendit longtemps son preux chevalier,
Son honneur ne voulant jamais ses vœux, délier.
Elle prit le voile de la solitude,
Vouant sa vie à Dieu en noble attitude.
Tous droits réservés Sherry-Yanne le 13 janvier 2017
Enregistré sous copyright N°00060780 avant diffusion sur internet
Recueil L’HISTOIRE SE RACONTE EN VERS
Publié aux Editions ANTYA
ISBN : 978-2-37499-086-6
PHOTO INTERNET
Représentant la mort de Saint Louis à Tunis
Tableau dont j'ignore l'auteur