JACQUOT LE CAGOT

JACQUOT LE CAGOT

JACQUOT LE CAGOT

 

L’exclusion raciale est un bien vilain mot,

Que l’on ne trouve pas chez nos chers animaux.

Ce n’est pas un phénomène vraiment nouveau.

Cruauté d’un acte, similaire au caveau !

 

Je vais vous raconter la triste histoire

D’un « peuple » exclu de la vie du territoire,

Auquel était interdit de penser espoir,

Emprisonné sous un voile de mépris noir.

 

Laissez-vous porter dans le sud de la France,

Dans un siècle lointain, privé d’espérance.

Les nantis puisaient dans la corne d’abondance,

Les autres ployaient sous le poids des souffrances.

 

Il existait une caste de malheureux,

Dans l’esprit de leurs contemporains, des lépreux !

Considérés comme des « rejetés de Dieu »,

Ne méritant ni noms, ni tombeaux sous les cieux.

 

Dans cet univers impitoyable, Jacquot,

Pleurant sur son sort de paria ! Il est cagot.

Il se sait méprisé par ces gens dévots,

Détournant à sa vue, leurs regards de bigots.

 

Son clan maudit est soumis aux obligations,

Dès la naissance, respecter l’observation,

N’être que membres d’une sous-population,

Marquée d’infamie depuis des générations.

 

Jacquot s’attriste d’être en esclavage,

Dans ce carcan d’injustice, mis en cage.

Exhiber à son cou l’odieux affichage,

La patte de canard, en signe d’outrage.

 

N’exercer que les métiers du bois ou du fer !

Marcher pieds nus condamne aux chaînes de l’enfer.

Leurs logis affichent les têtes de pierre.

L’Église les prive du droit aux prières.

 

Il est interdit d’avoir des pâturages,

Du bétail et de faire du labourage.

L’accès au moulin du meunier est péage.

Toute leur existence est mise en gage.

 

N’estant en justice et ne portant point d’armes,

Le prix du sang se paye au prix des larmes.

Leurs aïeux, sans doute lépreux, dans l’alarme ;

Les ont couverts de la honte, avec vacarme.

 

Même l’amour est soumis à des usages.

Hors du clan, il n’y a pas droit au mariage.

Les jeunes gens se marient par cousinage,

Quêtant le conjoint cagot dans les villages.

 

Jacquot a épousé un jour, sans émotion,

Louison, cagote remplie de dévotion.

Ils ont vécu à deux une vie sans passion.

Ils n’avaient pas d’autre choix que l’acceptation.

 

La tare se transmet dans les générations.

La lèpre n’est plus qu’une justification.

Dans le Béarn, le cagot vit par tradition.

Pourtant se révèlent d’autres destinations.

 

L’Histoire porte son lot de persécutions,

De tant de pauvres gens, victimes d’oppression.

En écrivant ces mots, j’offre ma perception.

Il vous revient d’avoir vos propres sensations.

 

Tous droits réservés Sherry-Yanne 19 janvier 2017

Enregistré sous copyright N°00060780 avant diffusion sur internet

Recueil L’HISTOIRE SE RACONTE EN VERS

Publié aux Editions ANTYA

ISBN : 978-2-37499-086-6

 

PHOTO INTERNET

 

Cagots interdictions

Date de dernière mise à jour : 2019-04-08

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